Sunday, September 19, 2010

L´ indomptable courage - (in French)

Ce n'est pas le titre d´un film de western...

Il est, parfois peut-être admis, dans des sites sérieux et spécialisés en Droit et Rapports Internationaux — surtout si on est en vacances —, d’échapper un peu à ses thémes spécifiques.Surtout lorsque l´auteur décrit comment certains êtres humains, parfaitement moyens, ont supplanté, dans la vie réelle, avec un singulier sang-froid, la peur, la douleur et l´handicape. Comme l'homme appartient à une espèce unique, imprévisible, mais potentiellement vaillante, — lorsqu’elle est correctement motivée — davantage que “sapiens”, ne variant que dans le format et la couleur de la peau, ce sera utile de connaître quelques exemples de fermeté qui stimulent, pour émulation, notre fibre morale lorsque des « malheurs” et des accidents sérieux nous arrivent. Étant donné la vague courante de “dépression”, que je considère plutôt un sentiment d´impuissance pour affronter un monde trop complexe qu`une maladie — justifiable... — Il est peut-être stimulant de vérifier chez certains gens comment ils réagissent dans des situations innatendues de désespoir. Leur réaction est une preuve de nos réserves de force, endormies, mais capables de sauter du lit, attentives, mais tranquilles lorsqu´elles sont éveillées par le son de la trompette du danger. Et je dis cela sans aucune intention de copier un genre littéraire (des livre sur l´aide de soi même) que je considère utile seulement dans trois finalités: consoler les misérables, encourager les découragés et recompenser financièrement ceux qui font des efforts professionels appliqués aux lettres. Ceux-ci, enfin, et tant mieux ! ils peuvent se débarrasser de la presque obligation d´être vulgaires pour attirer les lecteurs. L'aide de soi, au moins, a cela de bien: c'est pudique et regarde soit vers le haut, soit au dedans de soi-même.

Dans de très brefs récits, mentionnons trois cas. Le premier s'est passé en Afrique, ayant comme victime une fille blanche américaine que s'y trouvait parcequ´elle était la nounou des enfants d'un scientifique également américain qui vivait avec sa famille en dehors de la zone urbaine. L'esprit d'aventure de cette jeune fille dont je ne me souviens plus le nom, mais qui a elle même raconté son odyssée dans le magazine “Seleções” (Digest Readers) prouve qu'il existe encore des jeunes motivés par des choses bien au-dessus de l'argent, le sexe et le confort. La fille en question, n´étant pas très pauvre — pour ce dont je me rappelle — elle pourrait limiter ses ambitions à la joie du confort de vivre dans un pays riche, “se marier bien” ou lutter pour une carrière. Mais non, elle a préféré connaître “de près” la vie pénible de l´Afrique noire, avec tous les risques decoulants de cette décision.

Dans une fin d´après-midi, la jeune-fille qui avait à peu près 20 ans, a voulu se rafraîchir, en tenue appropriée, dans une petite rivière proche de la maison où elle travaillait. Elle a fait cela accompagnée des deux enfants dont elle s´occupait, et d'un jeune homme qui travaillait, lui aussi, pour le scientifique. D'après les résidents locaux, la rivière n'offrait pas de risques quant à la présence de crocodiles, au contraire d´autres cours d’eau plus éloignés. Faisant confiance à cette rassurante « jurisprudence crocodilienne », elle s´est baignée pendant que les enfants jouaient dans les rivages.

Après quelques plongeons, sans trop s´éloigner de la rive, tout en faisant attention aux enfants, elle s'est mise debout, avec l'eau à la hauteur de la taille. Quand elle a essoré ses longs cheveux pour les libérer de l'excès d'eau, elle s´est rendue compte que quelque chose la touchait légèrement au coude. Cependant, avant même de pouvoir savoir qu´est-ce qui la touchait, elle a senti les mâchoires d'un énorme crocodile se fermer sur son bras. La bête a essayé de la traîner dans la partie la plus profonde de la rivière, en suivant le comportement habituel de noyer la proie avant de la dévorer. Elle y a résisté en essayant de sortir de l´eau en traînant son agresseur pendant que, en criant « crocodile ! » elle prévenait le jeune homme. Lui, cependant, le dos tourné, sûr qu'il n'y avait pas de crocodiles dans la région, a crû que c´était une blague, et sans se retourner vers elle lui a même dit de ne pas jouer avec ça pour ne pas faire peur aux enfants.

Pendant qu'il pensait cela, le crocodile a commencé à tourner vigoureusement sur lui-même comme il le fait habituellement, deux ou trois fois, sur le point d´arracher le bras de sa proie. Sentant qu´elle était incapable d´empêcher cette violente bousculade — parce que si elle continuait, elle aurait pû perdre son membre —, elle s´est laissée entraîner passivement dans la rotation. Si vite que dans les brefs pauses, prise de vertige, submergée, lorsqu´elle ouvrait les yeux elle ne savait pas où était la surface de l´eau qui lui permettrait de respirer. Tout ce qu´elle savait c´est qu´elle était dans l´eau, parce qu'elle y voyait des bulles d'air qui montaient.

Avec cette agitation le jeune homme s´est rendu compte et a essayé de l´aider, sans savoir comment. Il a essayé d'attraper la queue du reptile, avec l'intention de le tirer vers la plage, mais il a bien vu qu'il n'avait pas assez de forces pour cela. Il a essayé d'introduire ses pouces dans les yeux de la bête, mais il a constaté que ce serait inutile, parce que c'était équivalent— l´a-t-il expliqué après — à mettre les doigts dans un pneu de voiture, telle la dure consistance des deux ou trois paupières. Pour terminer, le saurien, avec un nouveau tour, a fini par arracher le bras, qu´il avait dans sa machoire. La courageuse jeune fille a vu son ennemi se déplacer lentement, la tête levée de façon à pouvoir avaler entiérement son goûter américain.

La victime a reçu les secours d´urgence. On lui a appliqué un garot dans ce qui est resté de son bras après l'amputation. Ammené en hélicoptère à l´hôpital, elle a réussi à survivre. Après, qu’elle se soit rétablie, les journalistes lui ont demandé ce qui lui était passé par la tête lorsqu´elle s´est vue attaquer. Elle a répondu rapidement qu`elle s´était inquiétée de la sécurité des enfants et elle ne pouvait pas accepter de venir de si loin pour mourir en Afrique, dans l'estomac d'un crocodile. Elle serait prête à se battre jusqu'au bout. Dans le magazine il y a sa photo. toute calme, je ne me souviens pas si elle sourit. Elle porte un pullover et on y peut voir l’absence d'un bras. Et, plus impressionnant: elle a promis de revenir en Afrique pour continuer ce qu'elle faisait, en se disant fascinée par ce continent imprévisible et tragique. Il n'y a certainement eu aucun mérite de sa part. Elle n´a évidemment pas choisi d´être attaquée par un crocodile qui n’avait rien à faire dans ces environs. Son mérite est dans le calme et la tenacité pour ne pas perdre son bras, malgré que cela soit arrivé.

Un autre cas d'héroïsme dans la lutte pour survivre s´est passé aussi avec un américain — sauf erreur de ma part, ayant aussi environ vingt ans —, il a décidé d'explorer tout seul le Grand Canyon. À un certain moment, il s´est approché du bord de l'abîme pour voir combien il était profond. Ayant peur de tomber, il s´est agrippé à une énorme pierre arrondie, sur le bord, mais la pierre, de façon inattendue, s´est détachée et bloqué son bras. Après des heures ou des jours — je raconte de mémoire — essayant sans succès de se libérer le bras, il s´est vu face à un choix très douloureux: où bien il s´ amputerait le bras, sans anesthésie, en utilisant un couteau, ou bien il mourrait de soif et de faim, parce qu´il était trop distant de la civilisation. Connaisseur de la région, il savait que ce serait unitile de crier. Après avoir beaucoup réflechit, souffrant depuis deux ou trois jours, déjà sans espoir d'un coup de chance, _ l´apparition de quelqu´un au hasard — il a conclu qu´il ne pouvait pas attendre davantage. Ses force le quittaient. En ce moment il a choisi la vie, à n´importe quel prix. Il a commencé l'opération grotesque, chirurgien improvisé, avec une seule main.

Il a raconté plus tard, que se couper le bras a été, évidemment, très douloureux, mais rien n´est comparable à la douleur, infiniment plus grande, de couper un grand nerf qui passe par le bras. Impossible de trouver des mots pour décrire le moment où le couteau a dû sectionner ce nerf. Ses cris, j´imagine, ont dû terrifiés même les scorpions du désert. Mais il a réussi. Il a laissé son bras dans la jonction des pierres et il a utilisé la ceinture comme garot dans ce qui est resté. Il a marché, avec les forces qui lui restaient, jusqu`à une autoroute éloignée. Il est intéressant de remarquer que quelques mois plus tard, rétabli, il disait qu'il continuerait à pratiquer son sport favori.

Finalement, je rapporte quelque chose de beaucoup plus dramatique, qui se passe maintenant au Brésil, si je me souviens bien, à Goiás, raconté par la victime, elle même, à un de mes ami, opticien à l'intérieur de l'Etat de São Paulo. Cet ami, un jour, se trouvant dans son magasin, a été abordé par un homme au visage très bizarre, je ne trouve pas d’autres mots pour le décrire. Cet étranger au visage déformé lui a susurré, d´une voix difficile à comprendre, s'il le reconnaissait. Mon ami a dit non. Le visiteur lui a expliqué qu'il avait été son client il y a quelque temps. Et il a raconté son drame que maintenant je transmets au lecteur par son simple témoignage oral. Impossible de réjoindre ce citoyen pour avoir davantage de détails à raconter dans cet article, parce qu'il est parti vivre dans un autre Etat, et je ne connais pas son adresse. Et ce n’est pas à moi d’embaucher un détective seulement pour enrichir le présent texte avec des détails.

Voilà ce que s´est passé: Il conduisait sa voiture, une nouvelle voiture, très chère, dans une autoroute, lorsqu´il a été obligé de s´arrêter, pour faire le plein ou autre chose. C´est alors qu´il a été attaqué par des bandits armés, interessés certainement par sa nouvelle belle voiture. Dépouillé de ses biens et attaché à un arbre, il croyait que son cauchemard serait bientôt fini parce que les bandits emportaient son argent et tout ce qu’il avait avant de partir.

Alors qu’ils partaient du local, un des bandits pris d’un doute « Que va t’on faire de lui ? Il va nous reconnaître et nous dénoncer ». C’est alors que l’un d’eux , certainement un assassin, résolva rapidement le problème : il a détaché la victime de l’arbre pour la coucher parterre, l’a réattachée et a pointé son calibre 12 sur sa face. La victime s’est naturellememt recroquevillée. A ce momemt il y eu un coup de feu. De toute façon la victime a eu de la chance que le tire soit parti de si près. Parce qu’ainsi il n’ y a pas eu assez de distance pour que les plombs se dispersent et le tuent sur le coup.

La charge de plombs a pratiquement arraché la maxillaire de ce malheureux voyageur, elle a enlevé une bonne partie de ses dents, lui a tranché la langue, et lui a percé la voûte du palais et l'a laissé sourd d'une oreille. Malgré cela il n'est pas mort. Il a fait approximativement trente operations — je ne me rappelle pas le nombre exact. Une particularité tragique, mais quelque chose de comique, était que quand la victime buvait une bonne partie du liquide lui sortait des oreilles. Cela ne jaillissait pas, comme dans les sources de jardin, c'était juste suintant. Cela a duré longtemps alors que le trou de la voûte du palais n'était pas fermée par une chirurgie, une de plus. L'explication est dans l'anatomie de la tête, dans la communication des conduits qui relient le nez, la bouche et les oreilles. La langue, progressivememt, du être recomposée, suite à grand nombre d'interventions. Néanmoins, ses paroles étaient sifflantes, entravant la compréhension.

Laissez-nous continuer. Les fripouilles sont parties, en pensant que la victime était morte, suite à ces riffles de plomb. Cette déduction trompeuse l'a sauvé. Quelque temps après un chauffeur routier qui passait plus tard, a arrêté le camion pour soulager sa vessie derrière un buisson. En faisant ceci, il a observé quelque chose d'étrange. Quelque chose, a gémi et a remué un peu. Curieux, il s’est approché et il a vu la scène de la victime avec la tête entière enflée, son visage déchiré et beaucoup de sang coagulé. Il a cherché d'autres gens, la police a été appelée et, a vérifié les documents, sa famille a été informée, en prenant toutes les mesures imaginables.

Transporté, paraît-il, par hélicoptère à São Paulo, pour être opéré dans un hôpital bien équipé, la victime, dans l'ambulance, dans l'Avenue Paulista, a commencé à suffoquer. Sa tête, très enflée, et le sang coagulé l'empêchant de respirer. Sentant qu'il mourrait en suffoquant, et ne pouvant pas articuler les mots, il a balbutié quelque chose proche de “... bouchon de Bic...”, il a pointé le stylo de l'infirmière, ou de l’auxiliaire médical qu'il a vu dans la poche de la blouse. Il a aimé ceci parce qu'il savait que s'il n'avait pas de trachéotomie sa mort serait certaine, parce que l'hôpital était encore distant. Ceci fait: l'infirmière a utilisé le bouchon de Bic pour faire un trou en dessous de la pomme d'Adam. Sans anesthésie. Le citoyen a pû respirer.

Pour moi, ce citoyen est un héros anonyme. Je ne sais pas si j'aurais le courage de, me sentant suffoquer, demander cette improvisation douloureuse de me voir percer la trachée par un bouchon de stylo. Et son courage a aussi été révélé, après des douzaines de chirurgies, par sa façon d’envisager le monde. Il a raconté, chez l’opticien, que c'était déjà si bon qu'il ait dompté des chevaux farouches, probablement pour le sport. Il était très heureux en mariage parce que sa fidèle épouse n'avait pas éte importunée par son changement d’apparence, après tant de chirurgies. Il a supporté avec élégance la routine découragée de douzaines d'opérations et, comme il dit, “il s’en est bien sorti.”

Ce citoyen devrait être cherché par Fernando Morais, notre grand biographe. Son odyssée – qu’il n'a pas cherché mais qu’il a supporté courageusement —, mériterait un petit livre. Au moins comme un exemple de patience, d’insistance de vivre et d’optimisme. Je sais qu’il n'est pas devenu un homme triste et amer. Il a prouvé que ténacité et joie peuvent aller ensemble.

(16-7-08)

Crimes et souveraineté - (in French)

Maintenant, je ne suis plus timide — j'ai des prédécesseurs très illustres, tel que Kant — pour insister sur les besoins des nations qui, de plus en plus abandonent une part de leur souveraineté au profit d´une fédération démocratique mondiale afin que le monde soit moins chaotique, moins injuste et moins auto-destructeur (voir la pollution).
Il ne s'agit pas d´un simple idéalisme en regard à l'Utopie, optimisme imaginatif (selon la pensée de J. J. Rousseau lorsqu´il dit que « l'homme naît essentiellement bon et devient perverti par la société), altruisme et choses similaires. L'homme est bon et mauvais, selon des proportions variées, d'après son heritage génétique, son éducation — formelle ou informelle - avantage cérémonieux et non officiel , la part des coups et des caresses reçus dès le moindre âge et la somme des avantages et des risques légaux et sociaux qui l´ entourent dans sa performance. S´il est avantageux d´être bon, ici ou dans l´au-delà, il le sera, bien que au fond de soi-même il ne l´est pas. On danse d'après la musique. Mais, laissons là ces généralisations, le lecteur n'a pas de temps à perdre.

Dès que j´étais étudiant de Droit ça m'a déjà impressionné du fait qu'un citoyen étranger, condamné par la justice de son pays, s´est empressé de venir au Brésil a mis enceinte une Brésilienne pour se libérer l´extradiction et l´accomplissement de la peine. Il me semblait qu´on avait l’habeas corpus préventif le plus facile et le plus plaisant de ce monde. Libre de la prison grâce à un avocat comis d´office, incompétent, un « avocaillon » illettré, néanmoins extrêmement efficace — “docteur du spermatozoïde.”

Ronald Biggs, un sympathique Anglais, participant au fameux « vol du train payant » en 1963, fut l´ un de ces cas. Après avoir accompli quelques mois dans une prison du Royaume-Uni, il s´est échappé des murs carcéraux et s’est évadé en Australie. Certainement, ne se sentant pas en securité dans un pays qui maintient de si forts liens avec l’ Angleterre, il fini par se fixer au Brésil après avoir découvert qu´ici il y avait des “bienveillances” légales, appropriées à son cas. Il s`engage alors dans une affaire sentimentale avec une danseuse de bonne foi, la met enceinte, et voilà tout ce qu´il lui fallait pour garantir sa permanence dans le pays. La justice anglaise essaya sans succès son extradiction, mais, comme le fils de Biggs dépendait de lui (bien entendu...), et il n´y avait pas, non plus, d´accord d´extradition entre les deux pays — le vieux problème des souverainetés... —le fugitif est resté ici tout le temps qu´il le voulut. Libre et d'après la Wikipedia sur l'internet—, et se faisant payer soixante dollars de tous ceux qui voulaient déjeuner ou bavarder avec une “célébrité.” D’après lui sa part du butin dans le vol a été minimale, tellement il a eu des frais avec des avocats et d´autres dépenses decourantes de la lutte pour ne pas revenir en prison. Cependant la nostalgie et le mal du pays sont devenus si insupportables, qu´il est retourné en Angleterre où il a fini par être encarceré.Vieux, malade, affaibli... ses photos ont éveillé la compassion auprès des personnes les plus sensibles et prédisposées à pardonner.

L'intéret — quelqu'un doit soutenir une thèse académique sur ce phénomène sociologique — c`est qu´une part importante de la société, surtout la carioca (personne née à Rio de Janeiro), qui jusque là l`avait adulé, éprouve pour lui de la considération avant tout pour sa sympathie personnele et son audace d’avoir participé à un vol donc la valeur actuelle est estimée à plus de cent millions de reais. Le “succès”, que ce soit politique, économique, sportif, artistique ou “sympathiquement criminel” — légitime n´importe quel acte. Dans le Premier Monde, les artistes de cinéma, pour renforcer leur renommeé de “durs”, aimaient être vus dans les restaurants et les spéctacles, en compagnie des maffieux de haute lignée. Le raffinement était d´ajouter à leur statut le frisson du danger. Cela se produisit avec Frank Sinatra, Alain Delon et d`autres incendiaires des coeurs féminins. Un politicien anglais, dans la fiction se sentant extorqué par son interlocuteur, a mencioné, pour l`impressioner, qu’il avait des rapports avec “les hautes sphères.” L'autre lui a répondu en toute confiance, que lui aussi, il avait des relations, mais “dans les basses sphères.” Ce qui était bien plus intimidant, parce que le mal peut être infligé avec la force et la vitesse d’un éclair, sans soufir des empêchements bureaucratiques.

Ce qui a été dit à propos d'extradition ne montre qu`un bref résumé qui, dans la difficile harmonisation des souverainetés, le crime reste très souvent impuni, ou quasiment. Ce qui ne se passerait pas, au moins en théorie, avec une fédération ou confédération mondiale, ayant pour juridiction la planète entière.

Un autre exemple en faveur de l'impunité réside dans la lenteur de remise de l'accusation par l’Etat qui se trouve soit déroutée soit en retard en raison des complications pour recupérer les sommes importantes déposées hors du pays. Comme l'argent peut, en à peine quelques secondes, changer de banque et de pays, avec un simple clic d’ordinateur, l`appliqué representant de la Justice arrive presque toujours en retard pour demander le gel les depôts effectués par les profiteurs de l’argent publique. Pendant que le representant judiciaire étudie — en duel avec la langue qu´il ne connait pas très bien, la législation bancaire des differents pays où l'argent a été transferé et qu`il écrit la demande de gel ou de retour de la somme, l’argent a déjà été envoyé dans une autre Banque, dans un autre pays. Et tout recommence depuis le debut. Même le créancier privé du débiteur millionnaire dont les ressources sont dispersées partout au monde ne réussit pas à se faire payer un joli chiffre mais sans signification réelle.

Les extraditions souffrent l'influence du prestige international des pays engagés. Dans le cas des Canadiens qui ont été arrêtés et puis condamnés par la séquestration d’un fameux entrepreneur de São Paulo, leur gouvernement a obtenu le repatriment des condamnés pour effectuer la peine dans leur pays. Très intéresant pour eux. Si jamais un groupe de Brésiliens se faisait arrêter au Canada ou aux Etats Unis suite à un kidnapping il est fort problable que le gouvernement brésilien n'obtiendrait pas leur extradition. Avec Bush, il est certain qu´il ne l´obtiendrait pas.
Même les homicides les plus atroces se soldent par l´impunité, vu l’“excès” de souveraineté, chaque pays se cachant dans un monde isolé, enfermé dans sa propre schizophrénie politique, sans aucun besoin de donner excessivement satisfaction.

Le cas japonais d'Issei Sagawa Japonais, 1981, qui, à Paris, a tué, et violé — en realité, techniquement, “il a violé le cadavre” — une belle étudiante hollandaise, qui était une de ses collègues à l’Université de Censier, de Paris. Il a fait ça parce que la Hollandaise qui l´aidait dans les traductions en ce moment lá, dans son studio, a refusé ses propositions pleines de passion et libidineuses, de natures sexuelles. Issei, qui a l’apparence d´un nain devellopé, avec une grande tête — j'ai vu une photo de lui—, il faisait 1,48 m et il pesait 44 kilos, bien moins que la Hollandaise. Celle-ci, qui ne voiait à cet asiatique que comme un collègue et ordonna qu´il se concentre sur le travail qu'ils étaient en train de faire. Le Japonais s´est lévé, prit un fusil calibre 0.22 que était dans une armoire, derrière la jeune fille et lui tira une balle dans la nuque. Ensuite il a fait l'amour avec le cadavre et en plus, il a coupé ses lèvres, son nez, ses seins et ses parties génitales, et les a gardées dans un congelateur pour une consommation future. Et vraiment il a mangé une bonne partie de cette viande avant d’être arrêté. Il avait cette compulsion étrange, en liant l’acte sexuel à l’acte de manger. Le cas est décrit brievement dans le livre de l'écrivain canadien, Max Haines, dans le “Book V” de ses séries “True Crime Stories.” Le rapport est à la page 121, dans le chapitre “Fantasies Turn to Cannibalism”. Dommage que cette série n'a pas été traduite en portugais.

L’accusé, après avoir écartelé le cadavre, a mis les dépouilles dans deux valises, qu'il a transportées en taxi. Il avait l´intention d´attirer le fardeau macabre dans un lac prochain. Dans la rue, lorqu´il a congedié le taxi, il a remarqué que les gens le regardaient avec méfiance, ce petit Japonais trainant deux valises bien trop lourdes pour lui. Effrayé, il a abandonné les volumes dans le trottoir, pensant qu’il n’y aurait pas de preuve de son lien avec l'homicide. La police n´est arrivée à lui que parce que le chauffeur du taxi, en lisant les titres des journaux, s´est souvenu de cet étrange oriental et prit l'initiative de prévenir les autorités.

Après avoir rassemblé des preuves irréfutables contre lui — trouvées dans son petit appartement, principalement dans le réfrigérateur —, Issei avoua le crime mais il était considérè comme irresponsable, fou, bien qu`il soit un homme instruit et intelligent. Il parlait bien le français et l'allemand, il étudiait en France dans le cadre d´un doctorat sur l'influence japonaise dans la littérature française. Le juge français prononça son internement dans une institution psychiatrique.

Issei était fils d'un riche industriel japonais. Après trois ans dans un asile français son père a obtenu qu'il fut extradé au Japon, sous condition de rester enfermé dans un sanatorium pour malades mentaux. Néanmoins, après 15 mois d'internement il fut dispensé. Les médecins japonais ont conclu qu'il était normal. La France ne pouvait rien faire car chaque pays possède sa propre souveraineté. Et finalement, qu´est-ce que c’est “être fou?”

Après sa libération — dit par Max Haines — , Issei Sagawa a écrit plusieurs livres sur son sujet favori — le cannibalisme. “Une connaissance par expérience ”. La famille de la victime — donc je n`ai pas spécifié le nom ici par respecte de la douleur pour les membres de la famille — elle ne devait pas avoir une bonne opinion ni sur le sérieux de la Psychiatrie, ni sur les coulisses de ce pompeux terme, généralement prononcé avec fierté: souveraineté.

Finalement l`asiatique a passé quatre ans et demi dans des asiles tout en étant « normal » selon les psychiatres de son pays. Certainement il y aura des gens, la famille d’Issei y compris, qui doivent penser que chaque l’homme mérite une deuxième chance. Il y en aura ausi qui penseront qu´il devint fou à cause d´une passion refusée. Quelqu'un a déjá dit que “l'homme est le feu et la femme, l´étoupe. Le diable vient et il souffle.”

(4-12-2006)