Sunday, September 19, 2010

Crimes et souveraineté - (in French)

Maintenant, je ne suis plus timide — j'ai des prédécesseurs très illustres, tel que Kant — pour insister sur les besoins des nations qui, de plus en plus abandonent une part de leur souveraineté au profit d´une fédération démocratique mondiale afin que le monde soit moins chaotique, moins injuste et moins auto-destructeur (voir la pollution).
Il ne s'agit pas d´un simple idéalisme en regard à l'Utopie, optimisme imaginatif (selon la pensée de J. J. Rousseau lorsqu´il dit que « l'homme naît essentiellement bon et devient perverti par la société), altruisme et choses similaires. L'homme est bon et mauvais, selon des proportions variées, d'après son heritage génétique, son éducation — formelle ou informelle - avantage cérémonieux et non officiel , la part des coups et des caresses reçus dès le moindre âge et la somme des avantages et des risques légaux et sociaux qui l´ entourent dans sa performance. S´il est avantageux d´être bon, ici ou dans l´au-delà, il le sera, bien que au fond de soi-même il ne l´est pas. On danse d'après la musique. Mais, laissons là ces généralisations, le lecteur n'a pas de temps à perdre.

Dès que j´étais étudiant de Droit ça m'a déjà impressionné du fait qu'un citoyen étranger, condamné par la justice de son pays, s´est empressé de venir au Brésil a mis enceinte une Brésilienne pour se libérer l´extradiction et l´accomplissement de la peine. Il me semblait qu´on avait l’habeas corpus préventif le plus facile et le plus plaisant de ce monde. Libre de la prison grâce à un avocat comis d´office, incompétent, un « avocaillon » illettré, néanmoins extrêmement efficace — “docteur du spermatozoïde.”

Ronald Biggs, un sympathique Anglais, participant au fameux « vol du train payant » en 1963, fut l´ un de ces cas. Après avoir accompli quelques mois dans une prison du Royaume-Uni, il s´est échappé des murs carcéraux et s’est évadé en Australie. Certainement, ne se sentant pas en securité dans un pays qui maintient de si forts liens avec l’ Angleterre, il fini par se fixer au Brésil après avoir découvert qu´ici il y avait des “bienveillances” légales, appropriées à son cas. Il s`engage alors dans une affaire sentimentale avec une danseuse de bonne foi, la met enceinte, et voilà tout ce qu´il lui fallait pour garantir sa permanence dans le pays. La justice anglaise essaya sans succès son extradiction, mais, comme le fils de Biggs dépendait de lui (bien entendu...), et il n´y avait pas, non plus, d´accord d´extradition entre les deux pays — le vieux problème des souverainetés... —le fugitif est resté ici tout le temps qu´il le voulut. Libre et d'après la Wikipedia sur l'internet—, et se faisant payer soixante dollars de tous ceux qui voulaient déjeuner ou bavarder avec une “célébrité.” D’après lui sa part du butin dans le vol a été minimale, tellement il a eu des frais avec des avocats et d´autres dépenses decourantes de la lutte pour ne pas revenir en prison. Cependant la nostalgie et le mal du pays sont devenus si insupportables, qu´il est retourné en Angleterre où il a fini par être encarceré.Vieux, malade, affaibli... ses photos ont éveillé la compassion auprès des personnes les plus sensibles et prédisposées à pardonner.

L'intéret — quelqu'un doit soutenir une thèse académique sur ce phénomène sociologique — c`est qu´une part importante de la société, surtout la carioca (personne née à Rio de Janeiro), qui jusque là l`avait adulé, éprouve pour lui de la considération avant tout pour sa sympathie personnele et son audace d’avoir participé à un vol donc la valeur actuelle est estimée à plus de cent millions de reais. Le “succès”, que ce soit politique, économique, sportif, artistique ou “sympathiquement criminel” — légitime n´importe quel acte. Dans le Premier Monde, les artistes de cinéma, pour renforcer leur renommeé de “durs”, aimaient être vus dans les restaurants et les spéctacles, en compagnie des maffieux de haute lignée. Le raffinement était d´ajouter à leur statut le frisson du danger. Cela se produisit avec Frank Sinatra, Alain Delon et d`autres incendiaires des coeurs féminins. Un politicien anglais, dans la fiction se sentant extorqué par son interlocuteur, a mencioné, pour l`impressioner, qu’il avait des rapports avec “les hautes sphères.” L'autre lui a répondu en toute confiance, que lui aussi, il avait des relations, mais “dans les basses sphères.” Ce qui était bien plus intimidant, parce que le mal peut être infligé avec la force et la vitesse d’un éclair, sans soufir des empêchements bureaucratiques.

Ce qui a été dit à propos d'extradition ne montre qu`un bref résumé qui, dans la difficile harmonisation des souverainetés, le crime reste très souvent impuni, ou quasiment. Ce qui ne se passerait pas, au moins en théorie, avec une fédération ou confédération mondiale, ayant pour juridiction la planète entière.

Un autre exemple en faveur de l'impunité réside dans la lenteur de remise de l'accusation par l’Etat qui se trouve soit déroutée soit en retard en raison des complications pour recupérer les sommes importantes déposées hors du pays. Comme l'argent peut, en à peine quelques secondes, changer de banque et de pays, avec un simple clic d’ordinateur, l`appliqué representant de la Justice arrive presque toujours en retard pour demander le gel les depôts effectués par les profiteurs de l’argent publique. Pendant que le representant judiciaire étudie — en duel avec la langue qu´il ne connait pas très bien, la législation bancaire des differents pays où l'argent a été transferé et qu`il écrit la demande de gel ou de retour de la somme, l’argent a déjà été envoyé dans une autre Banque, dans un autre pays. Et tout recommence depuis le debut. Même le créancier privé du débiteur millionnaire dont les ressources sont dispersées partout au monde ne réussit pas à se faire payer un joli chiffre mais sans signification réelle.

Les extraditions souffrent l'influence du prestige international des pays engagés. Dans le cas des Canadiens qui ont été arrêtés et puis condamnés par la séquestration d’un fameux entrepreneur de São Paulo, leur gouvernement a obtenu le repatriment des condamnés pour effectuer la peine dans leur pays. Très intéresant pour eux. Si jamais un groupe de Brésiliens se faisait arrêter au Canada ou aux Etats Unis suite à un kidnapping il est fort problable que le gouvernement brésilien n'obtiendrait pas leur extradition. Avec Bush, il est certain qu´il ne l´obtiendrait pas.
Même les homicides les plus atroces se soldent par l´impunité, vu l’“excès” de souveraineté, chaque pays se cachant dans un monde isolé, enfermé dans sa propre schizophrénie politique, sans aucun besoin de donner excessivement satisfaction.

Le cas japonais d'Issei Sagawa Japonais, 1981, qui, à Paris, a tué, et violé — en realité, techniquement, “il a violé le cadavre” — une belle étudiante hollandaise, qui était une de ses collègues à l’Université de Censier, de Paris. Il a fait ça parce que la Hollandaise qui l´aidait dans les traductions en ce moment lá, dans son studio, a refusé ses propositions pleines de passion et libidineuses, de natures sexuelles. Issei, qui a l’apparence d´un nain devellopé, avec une grande tête — j'ai vu une photo de lui—, il faisait 1,48 m et il pesait 44 kilos, bien moins que la Hollandaise. Celle-ci, qui ne voiait à cet asiatique que comme un collègue et ordonna qu´il se concentre sur le travail qu'ils étaient en train de faire. Le Japonais s´est lévé, prit un fusil calibre 0.22 que était dans une armoire, derrière la jeune fille et lui tira une balle dans la nuque. Ensuite il a fait l'amour avec le cadavre et en plus, il a coupé ses lèvres, son nez, ses seins et ses parties génitales, et les a gardées dans un congelateur pour une consommation future. Et vraiment il a mangé une bonne partie de cette viande avant d’être arrêté. Il avait cette compulsion étrange, en liant l’acte sexuel à l’acte de manger. Le cas est décrit brievement dans le livre de l'écrivain canadien, Max Haines, dans le “Book V” de ses séries “True Crime Stories.” Le rapport est à la page 121, dans le chapitre “Fantasies Turn to Cannibalism”. Dommage que cette série n'a pas été traduite en portugais.

L’accusé, après avoir écartelé le cadavre, a mis les dépouilles dans deux valises, qu'il a transportées en taxi. Il avait l´intention d´attirer le fardeau macabre dans un lac prochain. Dans la rue, lorqu´il a congedié le taxi, il a remarqué que les gens le regardaient avec méfiance, ce petit Japonais trainant deux valises bien trop lourdes pour lui. Effrayé, il a abandonné les volumes dans le trottoir, pensant qu’il n’y aurait pas de preuve de son lien avec l'homicide. La police n´est arrivée à lui que parce que le chauffeur du taxi, en lisant les titres des journaux, s´est souvenu de cet étrange oriental et prit l'initiative de prévenir les autorités.

Après avoir rassemblé des preuves irréfutables contre lui — trouvées dans son petit appartement, principalement dans le réfrigérateur —, Issei avoua le crime mais il était considérè comme irresponsable, fou, bien qu`il soit un homme instruit et intelligent. Il parlait bien le français et l'allemand, il étudiait en France dans le cadre d´un doctorat sur l'influence japonaise dans la littérature française. Le juge français prononça son internement dans une institution psychiatrique.

Issei était fils d'un riche industriel japonais. Après trois ans dans un asile français son père a obtenu qu'il fut extradé au Japon, sous condition de rester enfermé dans un sanatorium pour malades mentaux. Néanmoins, après 15 mois d'internement il fut dispensé. Les médecins japonais ont conclu qu'il était normal. La France ne pouvait rien faire car chaque pays possède sa propre souveraineté. Et finalement, qu´est-ce que c’est “être fou?”

Après sa libération — dit par Max Haines — , Issei Sagawa a écrit plusieurs livres sur son sujet favori — le cannibalisme. “Une connaissance par expérience ”. La famille de la victime — donc je n`ai pas spécifié le nom ici par respecte de la douleur pour les membres de la famille — elle ne devait pas avoir une bonne opinion ni sur le sérieux de la Psychiatrie, ni sur les coulisses de ce pompeux terme, généralement prononcé avec fierté: souveraineté.

Finalement l`asiatique a passé quatre ans et demi dans des asiles tout en étant « normal » selon les psychiatres de son pays. Certainement il y aura des gens, la famille d’Issei y compris, qui doivent penser que chaque l’homme mérite une deuxième chance. Il y en aura ausi qui penseront qu´il devint fou à cause d´une passion refusée. Quelqu'un a déjá dit que “l'homme est le feu et la femme, l´étoupe. Le diable vient et il souffle.”

(4-12-2006)

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